Vendredi 13 juin 2008 à 14:19

Une main aux doigts jaunis par le tabac compose le 342 sur une télécommande. L'écran s'allume alors et laisse apparaître un homme élégant, la quarantaine, costard cravate, lunettes, une sorte de Droopy en être humain et aux cheveux grisonnant. Il évolue dans un décor minimaliste. Deux murs fait de livres, une table basse sur laquelle est disposé un ouvrage sur un présentoir en PVC transparent. Enfin, quatre personnes gravitent autour de cette table en plus de l'animateur qui prend d'ailleurs la parole :
- Bonsoir amis de la nuit, dit il avec toute la misère du monde dans la voix. Il est 03h42, l'heure de « la Bibliothèque », votre émission hebdomadaire sur RTZ342 la chaîne culturelle du câble. Ce soir dans « la Bibliothèque », nous parlerons de «Mon kinbou », le premier livre de Billy Boy. Pour débattre de cet ouvrage, j'ai à mes cotés l'écrivain Justine Descampet, auteur de nombreux romans à succès, tel que « sans crier gare » ou encore l'émouvant « Je serai en retard, ne m'attend pas ».
Ils s'échangent des politesses et l'animateur présente les autres invités de l'émission. Il y a Octante Beldegon, le comédien au dix Molières. Le poète-chanteur Jacques Birou et la co-présentatrice de « bornés à quel point », Sabine. Une fois les présentations faites , Philippe Madère, notre présentateur, reprend :
- Alors tout d'abord, et ce avant même de présenter le livre à nos téléspectateurs, je souhaiterais faire un bref tour de table afin d'avoir vos impressions…. Justine ?
- Je ne sais pas trop quoi penser de ce livre, je ne saurai dire si c'est un livre ou simplement des pensées délirantes déposées sur papier. Je n'aime pas trop le style simpliste de l'auteur mais je dois reconnaître que ce livre m'intrigue.
- Je ne peux pas vous laissez dire ça, intervint Octante….. Ceci n'est en aucun un livre. Au mieux une pâle rédaction de collégien en difficulté. Non, je ne comprends vraiment pas ce que fait un tel torchon dans une émission littéraire.
- Vous savez, reprend Jacques, je vous trouve très dur envers ce livre. Car oui c'est un livre, certes il ne correspond pas au classicisme de la littérature, mais il faut reconnaître le potentiel de cet auteur. Non je vous le dis clairement, cet ouvrage est très plaisant, c'est bien simple je ne l'ai reposé qu'une fois la dernière page tournée….
Son regard se tourne alors vers Sabine, suivit par le regards des autres invités et de l'animateur. Puis des caméramans, de la script et de son attachée presse qui lui fait signe de réagir. La starlette comprend alors qu'il est temps de donner son avis.
- Oh oui, ……..je suis plutôt d'accord, ….sans parler de la couverture du livre. ! Je trouve cette photo tout simplement trop classe.
L'animateur laisse un ange traverser le plateau et reprend :
- Voilà qui promet, on aime, on aime pas mais tout le monde semble réactif à cette histoire. Octante nous fait ressentir son désaccord par un léger souffle de dédain. Alors, je sens bien que derrière vos écrans vous en voulez plus, vous brûlez d'impatience de savoir de quoi il retourne, eh bien laissez moi vous présenter l'histoire. Le narrateur de l'histoire est un jeune homme, un peu paumé, qui partage sa vie entre boulot instable et défonce, on peut le dire. Ce mode de vie l'amène à faire des rencontres que je qualifierais de néfastes. Il regarde les invités, cherchant une confirmation de son verdict, soutien qu'il trouve en la personne de Jacques. Car il faut reconnaître que ses fréquentations ont une influence sur notre héros et surtout elles le mènent sur des routes inconnues et vers des destinations incertaines. C'est dans ce contexte qu'évolue notre personnage et ses acolytes croisés le long du chemin. Le livre évolue au fil des pages emportant avec lui de plus en plus de personnages et d'intrigues. Les péripéties étant principalement liées à l'immobilisme et l'indécision des personnages. Qui se laissent embarquer dans des histoires plus que douteuses. Pour conclure, je dirais que ce livre est une aventure urbaine dont les acteurs sont Mr Toutlemonde. Et je vais sans plus tarder laisser la parole à nos invités.
Octante s'empresse de prendre la parole :
- Je ne peux pas vous laisser dire cela…… Ce livre est une mascarade, laissez moi, à mon tour, vous le résumez…….… Imaginez un livre qui raconte n'importe quoi…... Bourré d'anecdotes stupides. Qui passe du blanc au noir sans passer par le gris. Qui dévie, dérive, dénie selon l'inspiration,il sourit, ou devrais je dire le manque d'inspiration de son pseudo auteur. Une histoire écrite au jour le jour, sûrement entre deux, il mime des guillemets avec ses doigts, défonce de son orateur. Une écriture qui, pardonnez-moi l'expression, ressemble plus à un langage de banlieusard qui aurait découvert un dictionnaire des synonymes…
- Voyons ! Mais qu'est-ce qui vous arrive ? Intervint Jacques. Je suis un grand fan de votre parcours. Mais laissez-moi vous dire que je trouve vos propos déplacé…. J'en suis à me demander si l'on a lu le même bouquin. Alors je confirme que le vocabulaire est plutôt, il mime à son tour des guillemets en prenant soin de bien regarder son interlocuteur dans les yeux, inhabituel,…… voire déconcertant mais c'est justement ce qui fait son charme. Cela donne un coup de jeune, je pense même que ce livre devrait être lu par tous les réfractaires à la littérature. Enfin un livre qui ne se lit pas avec un dictionnaire à proximité. C'est un nouveau style, je dirais même une autre vision du roman littéraire.
- Arrêtez s'il vous plait, je ne peux vous laisser faire l'éloge d'une telle bouse ! Je m'excuse du terme, mais apparemment la vulgarité semble être un nouveau, re-mime de guillemets suivi d'un agressif regard ,style pour mon voisin alors je me lance à mon tour. Cette daube est écrite à la va-vite par un jeune homme qui n'aurai jamais du avoir la prétention de le sortir de sa chambre…… Je pense à ces parenthèses de parodies télévisés. C'est dérisoire, voilà une bien pathétique façon d'épaissir le rendu final et de combler la fadeur de l'histoire, si histoire il y a.
- Mais vous êtes ridicule mon cher, ouvrez donc votre esprit, c'est pas possible d'être aussi réfractaire….
- Un instant je vous prie, l'animateur essaie de reprendre l'émission en main. Messieurs, soyez gentlemen, ces dames n'ont toujours pas pris la parole. Justine, Sabine, qu'en pensez vous ? Donnez nous un avis féminin, je dirais même un avis de professionnelle dans votre cas Justine.
Mlle Descampet, prends la parole tandis que Jessica nous fait son plus beau sourire.
- J'avoue Mr Beldegon, que je m'attendais à plus de tolérance de la part d'un homme de votre valeur. Bien que je sois loin de partager l'enthousiasme de Mr Birou, je dois bien reconnaître que ce livre dégage une certaine fraîcheur Cela dit il est vrai que pour une passionnée de la langue française telle que moi, je regrette la désinvolture avec laquelle Billy Boy maltraite notre vocabulaire. Cela dit, elle se marie plutôt bien avec le côté histoire banale d'un type banal. Mais la force de ce livre, c'est avant tout son narrateur, moue d‘acquiescement de la part de Jacques, indignation faciale de notre comédien et……euh….très profond décolleté de la part de Sabine. Ce personnage d'un cynisme saisissant est incapable d'imposer une décision. Et cela l'entraîne dans des situations peu enviables. En cumulant ce coté mauvais endroit au mauvais moment………., mauvaises fréquentations….. et le fait qu'il soit incapable de dire non,l'auteur a réussi à nous tenir en haleine. Ajoutez à cela une multitude de personnages et……
- Mais voyons arrêtez avec cela !!…….. Des personnages vous dites ? Des camés, des petites frappes des dealers en voila des idées originales………. laissez - moi rire, il lâche un sourire sournois.
- hihihihi !!! ………………. Excusez moi, intervint Sabine.
- ……?…. Mais c'est justement la force de l'histoire, ces personnages sont tellement réalistes, je pense que l'on a tous un Vince ou un Balthazar dans notre entourage. Et je pense que cette proximité plait au lecteur, l'idée de pouvoir non pas s'identifier mais identifier nos proches. Pouvoir en quelque sorte mettre en valeur les défauts de nos proches à travers ces personnages. C'est un peu l'histoire de la poutre dans l'œil.
- Mais voyons mademoiselle, n'allez pas plus loin que l'auteur lui-même, ce livre n'est rien d'autres qu'une farce sur papier.
- Eh bien dites - moi, reprend l'animateur, le moins que l'on puisse dire, c'est que ce livre porte à polémique, et finalement n'est-ce pas cela le secret du succès ? Gros plan sur l'animateur en ¾ face, sourire étincelant.
- Le secret du succès j'en sais rien, en tout cas ce n'est sûrement pas celui du talent. Lance Octante avec un léger sourire d'auto-satisfaction.
- Voyons, cessez cette mascarade, vous n'êtes pas sur les planches. Vous n'êtes pas là pour impressionner les trois auditeurs de cette émission. Visage de cocker pour Phillippe. Vos arguments sont aussi riches, il se tourne vers Sabine, que Mademoiselle dans quelques mois.
Fou rire général.
- Eh bien, reprend l'animateur, profitons de cette bonne ambiance pour se dire au revoir je vous remercie tous de votre participation, il se tourne vers Sabine qui sourit, et de votre…….présence. La caméra se dirige lentement vers l'ouvrage. En tout cas, une chose est sûre, bon ou mauvais, subtil ou pathétique, réaliste ou simpliste, si vous aussi voulez participer au débat . Le zoom stoppe, l'écran est parfaitement en accord avec l'ouvrage, et le livre s'ouvre. Tournez la page et jugez par vous-même.
Le régisseur lance aussitôt le générique, on voit les invités quitter le plateau derrière des noms qui défilent.

Jeudi 17 avril 2008 à 3:32

Je suis amnésique. D'après le docteur, j'ai eu un accident il y a trois jours. J'ai fait un petit coma de 53 heures, et puis ce matin, je me suis réveillé. Dans la voiture il y avait ma femme (cela explique la bague que j'ai au doigt), elle est morte sur le coup. C'est ma belle mère qui me l'a dit, la pauvre semblait effondrée. Enfin tout va bien, on n'avait pas de gamins. J'ai arraché ça à ma belle-mère entre deux crises de larmes. Moi ? Beh franchement,…… ça va. Même si je suis conscient que je viens de perde ma femme, je ne me souviens pas d'elle, en plus le docteur m'as dit que c'était irréversible. Alors bon, autant en profiter. Je n'ai aucun souvenir qui me hante. Je ne risque pas de m'effondrer en larmes en passant devant le lieu de notre premier baiser, ou en croisant une jolie fille portant la même tenue que celle que je lui avais offerte pour son anniversaire ou autre saint-valentin. A vrai dire, je m'en fous. Je ne vois pas l'intérêt de faire le deuil de quelque chose que je ne connais pas. Je ne sais toujours pas à quoi ressemblait cet amour de ma vie. Et franchement, quand je vois la belle-mère, je me sens même un peu rassuré. D'ailleurs, je compte bien profiter de la situation. Je ne veux plus rien savoir de mon passé. Je n'aurai pas à tourner la page si je n'ouvre pas le livre. Je suis conscient de la cruauté de mes pensées, mais que dire ? Je suis tout excité. J' éprouve une sensation de liberté immense. Il y a quelques heures j'ai interrogé ma belle-sœur (une très jolie fille au passage) sur les points les plus importants de mon passé. Résultats, j'avais un boulot plus qu'enviable, l'assurance de feu ma compagne me dois une somme qui me libère de tout soucis pendant un bon bout de temps. Je n'ai ni frère, ni sœur, aucune famille proche. Même mes parents sont décédés, ma mère nous à d'ailleurs quitté il y a quelques mois (c'est marrant ça, comme quoi !). Enfin voilà, je me retrouve seul, gavé de pognon, d'après ma jolie p'tite infirmière,  dans quelques mois, je péterai la forme. Que demander de plus ? C'est sûr, c'est cruel pour ma belle famille mais bon, après tout je les connais pas (j'avoue même qu'elle me saoule la vieille à pleurer sur mon épaule tout ça parce qu'il parait qu'a une époque j'étais amoureux de sa fille……j'y peux rien moi, m'en souviens pas désolé…). Si ça se trouve à l'époque elle était la première à me cracher dans le dos du genre je mérite pas sa fille. Et puis, je prends pas mon amnésie comme une excuse. Je pense plutôt que c'est un signe. J'ai pleins de cartes en mains. Car, bizarrement, si j'ai oublié ma femme, les 15 années qu'on a traversés ensemble, le prénom de ma mère ou simplement le département dans lequel je suis, j'ai toujours des rêves. Je rêve de voyager, découvrir le monde, boire un thé au Maroc, traverser la route 66 en moto,  me pochtronner à Moscou, aller dans une salle de jeux vidéos au Japon, voir un kangourou, mais le voir en australie. Tout cela me plairait, et je compte bien profiter de ma liberté pour me faire plaisir. Peut-être qu'avant mes rêves étaient différents peut être que je voulais des gosses et un labrador qui court dans le jardin. Si ça se trouve j'ai remplacés mes souvenirs par de doux rêves, des nouveaux rêves pour ma nouvelle vie.

Mardi 1er avril 2008 à 1:41

Pour d'autres, la soirée commence. L'élégante mélodie de l'interphone débloque la porte. Un bras habillé d'une gourmette en or cali-graffé Djeff ouvre la porte et s'attaque aux marches deux par deux. Dès le premier étage, l'on entend une musique rap. Arrivé au deuxième étage, une odeur de fumée commence à se faire ressentir. Au troisième et dernier étage, l'odeur est si présente qu'elle en ferai presque oubliée la musique. Toc, Toc, Toc !
- Ouais, vas y c'est ouvert !
Ouverture de la porte, nuages de fumée, musique à fond. Une fois les yeux adapté à la fumée, l'homme se dirige vers son hôte :
- Wesh gros ! Bien ou quoi ? Dit il en paradant avec sa main droite.
Le gros en question, c'est Vince. Le dernier personnage arrivé, Geoffrey, mais selon lui , le dernier qu'a prononcé ce prénom est arrivé en retard aux urgences. Il y a aussi, affalés aux quatre coins du studio kitchenette : un gars en jogging casquette, un gars avec un joint et un sourire idiot, une meuf au yeux rouges et un type qui joue avec ses doigts. Après avoir saluer son hôte, Djeff salut d'un geste les autres occupants du studio et se pose la où il peut. S'en suit une transaction ou chacun expose ses arguments. Quelques grammes pour l'un, quelques billets pour l‘autre. Afin de remercier son ami et fournisseur, Djeff se lance dans la confection d'une cigarette prohibée.
Ce type, il parle beaucoup, il a toujours quelque chose à dire Et même si on les entends plus qu'on ne les écoutent, ses aventures sont toujours aussi hallucinante que peu crédible. Le voici d'ailleurs qui se lance dans une de ses nombreuses anecdotes.
- Putain l'autre soir je fais du stop, pour rentrer chez moi, j'étais allé serrer une tass' que j'avais gérée sur MSN. Et la mon gars, en rentrant de chez la gagie, j'me fais prendre en stop par une putain de BM, Le gars c'était un putain de caïd, trop molosse le type, genre ex-taulard over tatoué. La putain de classe quoi. Le gars et moi on commence à taper la tchatche, la je balance deux trois vanne histoire de détendre l'ambiance, je roule un pet'…..
- Genre t'as roulé un pet' dans la BM du gars !? Intervint l'un des occupants du clic-clac.
- Bêh ouais qu'est tu m'casse les couilles, si j' te l'dis, ça va rien de ouf c'est juste un oinj' 
-…..
- Ouais donc j'roule le oinj' on fume tranquille et là mon gars, le keum il commence pas à me brancher coke, genre si je veus du gros y'a pas de soucis c'est son bizz'. Ce gars c'est un pur dealer les gars, y'a trop de la maille à se faire….
- Ouais c'est clair, tu va te mettre à dealer de la poudre. Nickel tu veus pas lui demander s'il a des plans uzis ton pote, y'a un gars qui me dois 20 E depuis plus d'un mois….ironise l'un des légumes du canapé.
- Putain tu fais quoi toi ? Tu veus te la mettre ? Qu'est-ce t'as a me casser les couilles. Il commence à se lever et à bomber le torse.
Aussitôt, Vince reprend la situation en main.
- Oh !!! Qu'est tu fous la ? T'es chez wam j'te rappelle, alors joue la mollo un peu.
- Ouais ça va s'cuse, mais c'est-ce con il m'engrène. Il se tourne vers le con en question. Toi mon gars remercie Vince, on s'rai dans la street tu serai déjà par terre à chialer ta race…
Le ton monte et aussi vite que le semeur de zizanie s'enfonce dans son survêtement.
-OHHHhh !! Ca va !!!! Tu te calmes ou tu te casses, tu fais quoi là ? Et ton histoire elle craint, il a raison. Tu crois quoi que tu rentre dans le bizz' de blanche comme ça ? Même pas en rêve gros. Tu crois quoi toi ? Les embrouilles dans ce milieu ça se règle au chrome mon gars.
- M'en bat les couilles moi !! La maille je la prends la où elle est gros………... Tu vois je savais bien que tes potes c'était des fiottes mais toi je pensai que t'en avais mec j'ai du me tromper. Garde tes combines de gamins. Allez j'me tire avant de me véner' vraiment………..Bandes de baltringues.
L'élan d'orgueil de Vince fût stoppé par sa compagne aux yeux chloré. Djeff parti sous les insultes et pris soin de bien claquer la porte.



                                                                                   à suivre.....

Mardi 11 mars 2008 à 18:52

     Pourquoi quand quelque chose ne me plaît pas , automatiquement ça m'énerve. Je n'arrive pas à être indifférent. Pourtant c'est comme ça que la plupart des gens me voient, quelqu'un qui s'en branle, qui laisse couler sa vie, libre de toutes préoccupations. C'est pourtant loin d'être le cas. Tout me prend la tête, de mes relations sociales à cette putain de baignoire qui me lâche l'eau chaude au compte goutte. On me reproche sans arrêt de ne pas m'inquiéter, de ne pas avoir cette peur du lendemain. Mais qu'est-ce que j'en ai a foutre du lendemain ? Laissez moi m'occuper d'aujourd'hui.  Gardez vos appréhensions !! Vous croyez quoi ? Que j'en ai pas suffisamment ? Mais putain bien sur que j'en ai, et vous en faites même partie avec vos questions. Quand je prends une décision je m'inquiète des conséquences qu'elle aura, de vos réactions et de l'acharnement qui suivra à essayer de me remettre dans le droit chemin.
         Mais putain, lâchez moi avec cette route, j'en veus pas moi, elle me plait pas. Trop droite, trop goudronnée, trop lisse trop parfaitement monotone. Laissez moi en prendre une autre. Elles mènent toutes au cimetierre de toute façon. Alors laissez moi passez ailleurs, un chemin de terre avec ces trous, ces bosses, ces virages, ces orties, ces insectes, ces putains de ronces qui me griffent la gueule. Oui ça semblent pas attirant comme ça. Mais moi au moins je verrai la beauté du paysage sur la route. Cette petite biche éclairée par les quelques rayons du soleil ayant réussis à se frayer un chemin, au travers de feuilles multicolore. Le tout cadrée dans un arc-en-ciel et scintillant tels des diamants, à la rencontre des dernières rosées du matin avec les premiers rayons du soleil. C'est ridiculement gnan-gnan ? Ouais grave !! Et alors ? Avouez que ça a plus de gueule que le ragondin qui crache ses boyaux sur le bord de votre autoroute. Alors oui c'est sûrement plus risque, peut être vais-je me faire bouffer par une le dahu. Et alors ? Pour moi au moins ce ne sera plus une légende.

http://maviemonblaz.cowblog.fr/images/1/4257596.jpg

Mercredi 27 février 2008 à 22:34

article etrange, ne chercher ni logique ni experience personnelle




Quelques bribes de l'accident me sortent de mon sommeil.


Mais c'est quoi ce bordel !!!

 C'est la nuit ou quoi !?!
Pas une lumière et pourtant j'entends le bruit des machines, je sens la perfusion dans mon bras.
Et c'est quoi ce truc qui me muselle ? Un masque ? De l'oxygène ?
Oh bon sang , mais je dois être sacrément amoché

Tout ce matos, ces bips, cette machine qui me souffle à la gueule, tout ça dois bien contenir des diodes, des cadrans lumineux?

Pourquoi je vois rien ?

C'est pas le noir qui m'inquiète, c'est son intensité :
c'est pas possible un noir aussi profond.
 Elles sont ou ces putains de leds ?
 Le panneau « EXIT », un reflet, une ombre n'importe quoi
 …
Oh putain c'était quoi ça ?

C'est bien un piaf je rêve pas !!! Et cette chaleur sur mon bras

Il fais jour, c'est évident

Je suis aveugle
...
Non, c'est rien !!

C'est temporaire

C'est l'accident.
 Oh putain !!!!!! L'accident !!!
 Charlene ?!
Elle était avec moi !!!!!
 Mon dieu, comment va-t-elle ?????

Pourvu qu'elle n'ai rien, je ne m'en remettrai jamais

Elle me saoulait comme quoi je roulais trop vite

En plus, moi,j'avais le volant pour amortir le choc.
Elle, elle a du se fracasser sur le pare-brise

Mon dieu, pourvu qu'elle n'ai rien

Elle avait sa ceinture ?

Oui sans doute, elle devait l'avoir

Mais non qu'est-ce que je dis, j'essaie de me rassurer comme un con, j'en sais rien !!!!!!

De toute façon, vu mon état, ceinture ou pas, elle a du ramasser

et bien plus, elle est loin d'avoir mon gabarit.
Bon sang !!!
Si ça se trouve elle est morte !!
 Je l'ai tuée
….
Putain !!! Enlevez moi ce masque !
Laissez moi parler!!
Ou est elle ?!

Y'a bien une infirmière, quelque un n'importe qui

La télécommande !! Y'a bien un bip pour prévenir les infirmières !?
Bon sang il est où ?!
Il faut que je sache ce qui s'est passé, il faut que…
Des voix !!

D'où viennent elles ?!

Elles se rapprochent !


La porte s'ouvre !! Qui est-ce ?! Charlene ??
Elle est venu me voir, elle attendais mon réveil !!
- Bonjour monsieur Dublin, je suis le docteur Palock, c'est moi qui vous ai pris en charge a votre arrivée aux urgences.

A nouveau silence, la porte se referme. Il y a une autre personne dans la pièce !!!
Qui est-ce ? Charlene ? Une infirmière ?
MAIS PUTAIN PARLE !!!!!!
- Comme vous l'avez sans doute constaté, l'accident vous a fais perdre la vue. Vous avez eu un grave accident monsieur, on vous a sorti d'affaire mais votre vue ne reviendra pas.
Ma femme bon sang,!! Ma femme qu'a-t-elle ? Comment va-t-elle ?
- La dame qui vous accompagné n'a pas eu votre chance, nous n'avons pas pu la sauver.
QUOI ?!!!!!!
J'ai tué ma femme !!!Oh mon di…..??
C'est quoi ce bordel ?? J'arrive m^me pas a hurler ma détresse Rien ne sort !! Pas un son !!
- Ah oui, vous avez aussi perdu l'usage de la parole….. Je repasserai plus tard, dans l'après midi, je vous laisse vous reposez.


Putain,
...

Dire que je ne connaitrai jamais le visage de ce connard.

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